Alexandra David Neel

Alexandra David Neel

Alexandra David-Néel, née le 24 octobre 1868 à Saint-Mandé, morte à près de 101 ans le 8 septembre 1969 à Digne-les-Bains, est une orientaliste, tibétologue, chanteuse d’opéra et féministe, journaliste et anarchiste, écrivaine et exploratrice, franc-maçonne et bouddhiste française.

Si sa vie extraordinaire et sa force de caractère n’ont jamais cessé d’inspirer les voyageurs, Alexandra David-Néel n’en reste pas moins un véritable symbole d’accomplissement et de détermination pour toutes les femmes du monde.

 Son envie d’indépendance et son ascétisme (jeûnes, tortures corporelles , abstinence) se manifestent très tôt, comme les signes prémonitoires de sa vie future. Elle montrera dès l’enfance une autonomie et une capacité hors de l’ordinaire à ne pas rentrer dans le moule commun.

Victor Hugo l’a fait sauter sur ses genoux, elle deviendra écrivain !

Elisée Reclus, géographe anarchiste, a été son parrain, elle est anarchiste !

Marguerite Durand l’accueille dans son journal « La Fronde » conçu et géré exclusivement par des femmes, elle est féministe et socialiste !

Elle aura été première soprano, ayant reçu le Premier Prix de chant lyrique français, félicitée par Jules Massenet,

Elle rencontre Émile Guimet, explore son musée et devient bouddhiste !

Elle part en Angleterre, lit Héléna Blavatsky et découvre la théosophie !

Elle est aussi Franc-Maçonne.

Élevée dans le protestantisme, le catholicisme, puis le calvinisme, tentée par le Carmel, convertie au protestantisme à 20 ans, elle s’affirme philosophe, matérialiste et athée.

Elle parle anglais, tibétain. sanskrit, et deviendra traductrice !

Elle se déguise en moine-mendiant pour découvrir un Orient alors inconnu : le Sikkim, le Tibet, le Népal, le Japon, la Corée, l’Inde, la Chine, le Viêt-Nam, la Mongolie,

C’est le modèle de l’exploratrice ! les itinéraires (2 000 km à pied du Yunnan à Lhassa), les difficultés géographiques franchies (sommet à plus de 5 200 mètres) en hiver, les conditions matérielles et humaines, font de son expédition un véritable exploit qui ne peut être questionné. On a là une des racines de ses engagements : Accumuler des connaissances, des expériences, qui lui permettront d’écrire pour gagner suffisamment d’argent pour vivre….

C’est ainsi qu’elle pratiquera des retraites dans l’Himalaya et qu’elle approchera les pratiques religieuses, les techniques de Yoga, Tsam, Tumo, Tulpa, l’ubiquité….toute la magie

Elle rencontrera le 13ème Dalaï-Lama, le Panchen-Lama, le Maharadjah du Sikkim…

Elle sera nommée chevalier, officier puis commandeur de la Légion d’Honneur.

Mariée à Philippe Néel de Saint-Sauveur, mais refusant la maternité, elle adoptera le lama Aphur Yongden.

Elle fut, en 1924, la première femme occidentale à atteindre Lhassa, capitale du Tibet, exploit qui contribua fortement à sa renommée, en plus de ses qualités personnelles et de son érudition.

De retour en France, elle s’installe à Digne-les-Bains, où elle mourra à près de 101 ans, dans les bras de Marie-Madeleine PEYRONNET, sa secrétaire-amie nommée Tortue.

On en fit une sorte de déesse, voguant vers les cimes des plus hautes révélations spirituelles. Est-ce VRAIMENT le cas ? Alexandra n’était-elle qu’une héroïne féministe, doublée d’une collectionneuse d’idées ?

Ne fut-elle pas, surtout, une véritable créatrice, réinventant le bouddhisme, non  selon les idées de son temps mais selon ses expériences et ses inclinations personnelles ?

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